ABSURDIKA: Rebuild, sur PS5, c’est un peu comme si un rêve lucide rencontrait un jeu de société russe sous acide et décidait de faire un enfant avec un moteur graphique qui n’a jamais entendu parler de logique… mais a un style incroyable.

Dès les premières minutes, on comprend qu’on n’est pas là pour sauver le monde ou exploser des monstres. Non. Ici, on reconstruit un monde en ruine avec des personnages qui semblent avoir été piochés dans un brainstorming entre un dadaïste et un concepteur de jouets soviétiques, avec des noms comme Griboulo le Flasque ou Reine-Cube, qui t’expliquent la gravité quantique à coups de proverbes incompréhensibles et de danses bizarres.

Graphiquement, c’est un festival de formes géométriques qui n’en font qu’à leur tête, des couleurs criardes qui t’agressent affectueusement la rétine, et une interface qui semble sortie d’un vieux rêve de développeur de puzzle game en burn-out. Mais le tout tourne à merveille sur PS5, avec une fluidité exemplaire, même quand l’écran se transforme en tableau de Kandinsky qui aurait décidé de faire un remix techno.

Le gameplay, parlons-en , si on peut l’appeler comme ça, car ABSURDIKA ne te prend jamais par la main. Il te jette des mécaniques comme des pièces de puzzle sans couvercle, et te dit : « Vas-y, rebuild ce que tu veux, où tu veux, avec ce que tu crois avoir compris », tout en étant perturbé par les interventions d’un narrateur omniscient qui commente tes choix en haïkus… ou en cris d’otarie, selon son humeur.

Mais étrangement, ça fonctionne. À condition d’accepter la règle numéro un de l’univers d’ABSURDIKA : rien n’a de sens, et c’est justement pour ça que tout devient captivant, voire hypnotisant. On se surprend à reconstruire des structures qui n’ont aucune logique architecturale, mais qui déclenchent des réactions en chaîne imprévisibles, et souvent hilarantes, comme faire apparaître une fontaine qui chante l’hymne national d’un pays imaginaire quand on empile trois frigos sur une girafe.

La bande-son est un chef-d’œuvre de non-sens assumé : mélange de synthés bulgares, de sons de casseroles et de discours inversés. Et pourtant, dans le chaos auditif général, il se dégage une harmonie étrange qui colle parfaitement à l’ambiance.

Alors oui, ABSURDIKA: Rebuild ne plaira pas à tout le monde. Il faut aimer l’absurde, le lâcher-prise total, et l’idée que reconstruire un monde, c’est peut-être aussi déconstruire les règles du jeu vidéo lui-même. Mais si tu es prêt à t’embarquer dans ce délire interactif sans plan ni GPS, tu risques bien de vivre une expérience que tu n’oublieras jamais… même si tu ne sauras jamais vraiment pourquoi.

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