The Alters sur PS5, c’est un peu comme si tu te réveillais un matin, la gueule dans un cauchemar de science-fiction, et que tu te disais : « Tiens, si je me clonais ? » Mais pas n’importe comment, hein — version chelou. Genre toi en cuisinier, toi en ingénieur, toi en philosophe qui fait la gueule. Et voilà Jan, notre héros paumé mais attachant, qui se retrouve seul sur une planète complètement ravagée, traqué par une étoile géante collante comme une ex toxique. Sa mission ? Survivre. Et pour ça, il construit une base roulante. Oui, roulante. Genre camping-car de l’apocalypse, avec des roues et des regrets.
Pour l’aider, Jan crée des « alters » : des clones alternatifs de lui-même, chacun expert dans un domaine précis. Ingénieur, médecin, chef cuistot… Sauf que ces joyeux clones viennent avec leurs petits paquets de traumas : le râleur qui t’en veut d’avoir quitté ta famille, le stressé qui panique pour trois boulons manquants, le philosophe qui veut juste discuter alors que t’as le soleil aux fesses. Bref, du clonage existentiel sous stéroïdes, où chaque version de toi te rappelle pourquoi t’arrives pas à vivre avec toi-même.
Côté gameplay, c’est un mélange improbable mais savoureux entre gestion façon This War of Mine (normal, c’est les mêmes développeurs) et un jeu narratif où tu passes plus de temps à discuter avec toi-même qu’à vraiment bosser. Chaque alter a ses humeurs, ses besoins, ses petites crises existentielles, et toi tu dois jongler avec tout ça. Pendant ce temps, la base tombe en ruine, les ressources fondent comme neige au soleil (littéralement), et tu dois tout réparer pendant que le soleil psychopathe veut te transformer en merguez interstellaire.
Visuellement, c’est du désastre chic. Des éclairages orangés apocalyptiques, une DA qui oscille entre film d’auteur polonais et trip sous acide, et des animations vraiment solides. Les dialogues claquent, les voix sont bien foutues, même si parfois t’as l’impression que le jeu veut te tirer une larme alors que toi t’es juste là pour trouver des vis et sauver ton derche.
Est-ce que c’est fun ? Oui. Parfois. Parfois non. Parfois, c’est aussi anxiogène qu’un repas de Noël où t’es entouré uniquement de toi-même, en version passive-agressive. Parfois t’as envie de balancer un clone dehors juste parce qu’il t’énerve. Et parfois tu dois faire des choix vraiment tendus, du genre : qui on sacrifie parce qu’on n’a plus assez d’oxygène ? Mais dans tout ce chaos mental, il y a une vraie tension, une vraie originalité. Le genre de jeu qui te happe et te pousse à aller au bout, juste pour voir jusqu’où il va te malmener.
The Alters, c’est pas juste un jeu de survie. C’est une psychanalyse roulante, un thriller métaphysique en combi spatiale, une expérience unique qui te retourne la cervelle — surtout si t’as déjà eu des insomnies à te demander « Et si j’avais fait un autre choix ce jour-là ? » Chelou ? Grave. Brillant ? Aussi. À tester, surtout si t’as pas peur de toi-même.
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