Bon, alors déjà, le titre annonce la couleur : Date Everything, ce n’est pas un visual novel classique. C’est une invitation à sortir avec… littéralement tout ce qui existe. Et franchement, je ne savais pas que j’avais envie de draguer un trou noir jusqu’à ce que le jeu me le propose.

On se retrouve balancé dans un univers aussi barré qu’un épisode de Rick & Morty après trois cafés, où chaque rencontre est plus improbable que la précédente. Un morceau de pain de mie ? Séduisant et existentiel. Une poubelle cosmique ? Mystérieuse et un peu cracra, mais touchante. Une émotion abstraite ? Eh ben elle m’a brisé le cœur, cette saleté.

Le jeu fonctionne comme un dating sim assez classique en apparence : tu choisis des réponses, tu développes une relation, tu débloques des fins multiples. Mais ce qui le rend unique, c’est à quel point il se moque des conventions tout en allant très loin dans la réflexion. Parce que, sous la couche absurde, il y a souvent une vraie critique sociale planquée, ou une belle métaphore bien sentie. Genre, quand tu te rends compte que séduire le concept du temps, c’est aussi questionner ta relation à la nostalgie, à la perte, et à l’instant présent… Bim. Tu as cliqué pour rigoler, et tu as fini en introspection au fond du lit à 2h du mat.

Visuellement, c’est un délire total : mélange de collage, d’animations saccadées, de couleurs pétées. Rien n’est logique, et pourtant tout colle parfaitement à cette ambiance dada-romantico-débile qui fonctionne à mort. Il y a un charme fou dans la laideur volontaire de certains persos, comme si le jeu te disait : “Ouais, c’est moche, mais apprends à aimer au-delà des apparences.” Et bon sang, que ça marche.

Côté écriture, c’est de la dynamite. Ça fuse dans tous les sens : humour méta, blagues absurdes, clins d’œil philosophiques. Et parfois, une phrase random te cloue au mur avec une justesse émotionnelle que t’attendais pas… d’un dialogue avec un grille-pain existentiel. Et c’est ça qui m’a scotché : le jeu passe de la débilité la plus pure à une poésie sincère en un claquement de touche “Entrée”.

Alors, est-ce que c’est pour tout le monde ? Clairement pas. Si tu aimes les trucs carrés, les love interests prévisibles et que tu veux du sérieux du début à la fin, tu vas probablement frôler la crise d’urticaire. Mais si t’as un brin de curiosité, un goût pour l’absurde, ou juste envie de tomber amoureux d’un nuage de gaz interstellaire un lundi soir, alors Date Everything va te marquer plus que tu l’imagines.

Perso, j’y suis allé pour le fun. Je suis resté pour la claque existentielle. Et j’en suis ressorti un peu plus amoureux du chaos de l’univers.

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