Capcom Fighting Collection 2, c’est un peu comme ouvrir une vieille boîte à chaussures remplie de souvenirs d’ado, sauf qu’à l’intérieur, au lieu de photos embarrassantes et de cartes Pokémon à moitié mâchouillées, on trouve une brochette de pépites vidéoludiques venues tout droit de l’âge d’or du jeu de baston, cette époque bénie des dieux du combo s’étendant de la fin des années 90 au début des années 2000

Dès les premiers instants, la magie opère comme une boule de feu bien placée, avec cette vague de nostalgie qui vous frappe dès que vous entendez le premier “Round One, Fight” de Capcom vs. SNK 2, ou que vous retrouvez vos réflexes d’antan en lançant des projectiles dans Street Fighter Alpha 3 Upper avant de partir dans une joyeuse mêlée 3D façon bagarre de cour de récré dans Power Stone 2, sans oublier l’excellent Project Justice qui vient compléter le tableau avec panache.

La variété est clairement le mot d’ordre ici, un vrai buffet à volonté pour amateurs de castagne numérique, avec des styles et des mécaniques qui s’enchaînent sans jamais se ressembler, du combat technique et nerveux en 2D au joyeux chaos multijoueur en 3D, on passe d’un univers à l’autre comme on changerait de salle d’arcade, et ça fonctionne à merveille, surtout avec le retour du système de “Groove” dans Capcom vs. SNK 2, qui vous laisse customiser votre style de jeu comme on compose son menu au fast-food, avec en prime une profondeur stratégique bien plus raffinée qu’il n’y paraît.

Et là où la collection frappe un grand coup, c’est avec le jeu en ligne boosté au rollback netcode, un terme un peu barbare pour dire que les matchs sont fluides, même quand votre adversaire joue depuis la pampa moldave, ce qui, avouons-le, change radicalement la donne pour un genre qui autrefois souffrait d’un lag aussi épais qu’un milkshake non mélangé.

Ajoutez à ça un mode entraînement disponible pour chaque titre, qui permet non seulement de réviser ses classiques mais aussi de redécouvrir des enchaînements qu’on pensait à jamais perdus dans les limbes de la mémoire musculaire, et vous obtenez une compilation qui ne se contente pas de vous faire un clin d’œil nostalgique mais vous accueille à bras ouverts pour une bonne vieille session d’acharnement pixelisé.

Cerise sur le gâteau (ou plutôt wasabi sur le sushi), le musée intégré regorge de trésors pour les fans de la première heure, avec pas moins de 700 illustrations et 400 pistes audio, de quoi raviver les souvenirs enfouis tout en découvrant les coulisses du développement de ces titres cultes, entre croquis d’époque et musiques qui faisaient office de bande-son à nos après-midis pluvieux passés devant la console.

Alors certes, tout n’est pas parfait, le système de sauvegarde rapide unique peut vite devenir un briseur de manettes en cas de mauvaise manip, et l’absence de certains jeux emblématiques comme le tout premier Rival Schools laisse un léger arrière-goût de combo inachevé, mais rien qui ne fasse vraiment vaciller le plaisir global.

Capcom Fighting Collection 2 réussit le pari audacieux de réconcilier passé et présent avec une générosité rare et une précision d’orfèvre, un hommage vibrant à une époque où les jeux de combat régnaient en maîtres sur les bornes d’arcade et dans les cœurs des joueurs, une compilation à savourer aussi bien pour les vétérans du Hadoken que pour les jeunes recrues curieuses de savoir d’où viennent tous ces cris de guerre pixelisés.

Et franchement, entre deux parties, si vous n’avez pas envie de crier “Here comes a new challenger!”, c’est que vous avez peut-être laissé votre âme de joueur au vestiaire !

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