Après une pause de deux ans, la série de motocross de Milestone fait son grand retour. Notre test permet de savoir si toutes les améliorations et innovations sont suffisantes pour dépasser sa niche de succès et devenir un véritable jeu de course grand public.
Le motocross, c’est un sport sale – et là, on parle vraiment au sens propre du terme ! Les pilotes foncent à fond sur des bosses boueuses, et chaque saut projette une pluie de saleté, transformant les lunettes des autres pilotes en véritables masques de sommeil. Mais dans « Monster Energy Supercross 25 », selon le développeur Milestone, la boue prend une toute nouvelle dimension : elle modifie la surface en temps réel, créant de nouvelles ornières et rendant certaines zones, qui étaient auparavant adhérentes, de plus en plus glissantes. Et ça, ce n’est qu’une des nombreuses améliorations et innovations depuis 2018.
Comme ses six prédécesseurs, « Monster Energy Supercross 25 » est basé sur la licence officielle du championnat nord-américain AMA Supercross, avec toutes les motos des fabricants, les équipes, les pilotes et, bien sûr, les pistes. Mais cette fois, Milestone a pris son temps. Contrairement aux versions précédentes, publiées chaque année, le studio a développé « Supercross 25 » à partir de zéro, utilisant l’Unreal Engine 5. Résultat : le jeu sera disponible uniquement sur PC et les consoles actuelles de Microsoft et Sony, abandonnant définitivement les anciennes générations, après l’arrêt de la version Switch il y a quelques années.
Cela se ressent dans plusieurs aspects du jeu, notamment le niveau de détail global et les performances impeccables de la version PS5 sur laquelle nous avons joué. Bien que l’on note une nette amélioration par rapport à son prédécesseur, également sorti sur PS4 et Xbox One il y a deux ans, il ne faut pas s’attendre à des merveilles. Par moments, les graphismes de « Supercross 25 » ont encore un petit côté daté. La saleté sur les pilotes et les motos manque de détails, et bien que la mise en scène essaie de suivre le rythme, elle est légèrement en retard par rapport à d’autres jeux concurrents. Il y a un commentaire télévisé en intro des courses, mais il se répète assez rapidement. Et pendant les courses, à part le bruit des moteurs, l’ambiance sonore reste assez limitée.
Le modèle de conduite dans « Supercross 25 » reste proche de celui du précédent jeu. Si tu es déjà familier avec le genre, tu ne seras pas perdu. En revanche, les débutants trouveront la prise en main plus accessible. La nouvelle physique de conduite te guide bien, en particulier lors des sauts ou des accélérations en sortie de virage, pour éviter de sortir de la piste ou de glisser. C’est surtout évident pour la direction en l’air, l’utilisation des freins avant/arrière, et les transferts de poids sur la moto. Cependant, tu apprendras principalement en jouant, plutôt qu’à travers le tutoriel interactif de la Supercross Academy. Bien sûr, jeter un œil à l’intérieur peut être utile, surtout si tu ne sais pas trop ce qu’est un fouet, mais le tutoriel ne t’apporte pas beaucoup plus d’infos que ce que tu peux voir en regardant la disposition des boutons. Ça aurait pu être mieux.
Cela dit, on prend beaucoup mieux le virage ici, on commence à vraiment sentir la moto. Même en étant totalement débutant, tu tomberas moins souvent que dans les précédents jeux de la série. Ce n’est pas parce que tu débutes que tu vas tout gagner, même en mode IA facile. Mais si tu te sens frustré, tu peux utiliser la fonction de rembobinage pour corriger tes erreurs et savourer la victoire malgré tout. Après un certain temps, cela peut même devenir un peu trop facile dans les courses classiques. Mais pas de panique, avec cinq niveaux de difficulté de l’IA, tu peux toujours ajuster la difficulté pour garder un vrai défi sur le long terme.
Même si le modèle de conduite a subi quelques ajustements mineurs, avec un cadre réaliste qui tend encore vers le hardcore, Milestone a aussi retravaillé la physique. Par exemple, tu vas vraiment ressentir la différence, surtout si tu utilises une DualSense de PS5, que tu roules sur de la boue sèche ou trempée, du sable, etc. Le retour haptique de la manette peut être un peu trop fort à basse vitesse, mais la gâchette adaptative de l’accélérateur est un vrai plus. Tu vas rapidement apprendre à gérer l’accélérateur avec finesse.
Le moteur physique révisé permet aussi des changements dynamiques sur le sol. Pendant que toi et les autres pilotes êtes en action, vous modifiez le terrain, creusant de nouvelles ornières ou ajustant légèrement la hauteur de la piste. C’est pas super visible, mais tu sentiras bien la différence quand ça devient plus glissant, surtout si tu passes sur la trace d’un autre pilote. Mais le système reste assez indulgent si tu choisis les bons réglages. Tu n’es jamais sur la piste comme si tu étais sur des rails, mais tu ne tomberas pas à chaque accélération. Par contre, il y a de la place pour les puristes, et même les pros devront se donner à fond. Sur les niveaux d’IA plus faciles, tu n’as pas à trop t’inquiéter de la gestion du poids dans les virages, mais si tu maîtrises bien tout ça, tu pourras rivaliser avec l’IA la plus coriace ou les meilleurs pilotes en ligne.
Dans « Supercross 25 », tu participes principalement à des courses classiques, mais il y a aussi des compétitions spéciales comme le « Rhythm Attack ». Là, tu te mesures à un adversaire sur une piste de bosses, et ça peut aussi se jouer en écran partagé local, tout comme les courses normales. Les compétitions, en solo ou en ligne, peuvent être jouées en plusieurs parties, et le crossplay est pris en charge pour jouer avec des amis sur différentes plateformes. Le vrai cœur du jeu, c’est le mode carrière. Tu y crées ton propre pilote, homme ou femme, et tu rejoins une équipe. Et tu peux même changer d’équipe ou de catégorie de course (par exemple, passer de 250 à 450 cc).
Sur la piste, « Supercross 25 » fait très bonne figure et est nettement meilleur que ses prédécesseurs. Côté graphismes et sensations, on est clairement au-dessus. Mais n’oublions pas que la série n’est pas au sommet du genre, elle se situe plutôt dans le milieu de tableau. Donc, même si les progrès sont notables, ce n’est pas un jeu de course de la trempe de « F1 » de Codemasters. Ceux qui attendent une production super travaillée ou une carrière solo pleine de rebondissements risquent d’être déçus. Mais si tu es fan de motocross ou si tu veux juste t’amuser à faire des courses de boue sur deux roues, tu en auras clairement pour ton argent avec « Supercross 25 » !
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