Parmi les genres dans lesquels je me perds régulièrement, les jeux de ferme et les jeux détente prennent souvent le dessus. Je vois défiler les studios qui tentent de reproduire le succès de Stardew Valley ou d’inventer leur propre concept chill, sans gagnants ni perdants, juste un petit jardin où faire pousser des plantes en toute tranquillité. J’espérais vraiment que Sugardew Island devienne mon nouveau jeu préféré, et il y a certaines choses que j’aimerais peut-être revisiter plus tard. Après tout, ces jeux sont mon petit havre de paix.
Mais ces derniers temps, même Stardew Valley, pourtant une référence absolue, n’est plus forcément un incontournable. De nombreux nouveaux titres proposent deAs expériences similaires, voire suffisamment uniques pour vraiment captiver. Et c’est bien ça le problème : si Sugardew Island a une boucle de gameplay sympa, elle n’est pas assez marquante pour s’imposer face aux autres jeux du genre. J’aurais aimé dire le contraire. Vers la dixième heure de jeu, on a déjà tout compris à son fonctionnement, et vers la vingtième, il manque ce petit quelque chose pour donner envie de continuer : pas assez de nouveautés, pas assez de liberté pour gérer une ferme florissante à sa façon. Le genre a aussi ses limites, et celles-ci ne m’ont pas totalement convaincu.
Sugardew Island a une histoire, mais comme souvent dans ce genre de jeu, ce n’est pas vraiment son point fort. On incarne un personnage qui débarque sur l’île éponyme, abandonnée depuis longtemps, et qui finit par reprendre une ferme avec pour mission de restaurer l’île et lui redonner sa gloire d’antan. J’ai particulièrement apprécié la rapidité avec laquelle le jeu nous plonge dans l’aventure : quelques courtes scènes d’intro et hop, on est directement dans le vif du sujet. Pas de longue mise en place, pas de tuto interminable. Contrairement à certains Harvest Moon, qui semblent parfois oublier qu’on sait déjà planter trois graines et arroser un champ, ici, le jeu nous fait confiance et nous laisse jouer dès le départ.
Pour redonner vie à l’île, il faut accomplir des tâches réparties sur six petites îles annexes, reliées à l’île principale. Chaque mission terminée débloque de nouvelles améliorations, des graines à planter ou des animaux à acheter. Sur le papier, ça donne envie. Mais en réalité, toutes les îles proposent les mêmes tâches, répétées en boucle à chaque niveau. Du coup, ça devient vite redondant et la progression manque de variété. Il y a bien plusieurs îles et plusieurs missions, mais au final, tout mène à un seul et même résultat, avec juste quelques petites différences en chemin.
Et une fois ces îles réparées, elles n’apportent pas grand-chose en plus au gameplay. Ça rappelle un peu les missions sous-marines de Coral Island, où on fait disparaître progressivement les lianes qui bloquent l’accès. Sauf qu’ici, ce qu’on débloque vraiment, ce sont juste des mini-îles peuplées d’animaux en rapport avec leur nom : L’ile aux lapins est remplie de lapins, par exemple. Il y a une touche de magie dans l’univers, mais pas chez eux : ce sont juste… des animaux normaux, qui ne parlent même pas. Ils peuvent offrir quelques sachets de graines, mais c’est tout. Et après plusieurs îles, j’ai eu l’impression de toujours gagner la même chose, ce qui limite un peu l’intérêt.
Niveau interactions, c’est assez vide. L’île est déserte, donc à part un seul autre humain qui vend des graines et des animaux, et un esprit de la forêt façon fennec avec qui on peut échanger, il n’y a pas grand monde. Pas de ville, pas de villageois avec qui discuter, juste un système de boutique qui sert de pilier au jeu (mais j’y reviendrai). Encore une fois, la boucle de gameplay est omniprésente, mais sans rien pour casser la routine, ce qui la rend plus fatigante qu’amusante. Il y a peut-être plus à découvrir plus tard, mais il faut d’abord se farcir un bon bout du jeu avant d’en arriver là… et franchement, ça donne pas forcément envie d’insister.
Si vous cherchez une simulation chill et relaxante pour passer le temps, Sugardew Island pourrait faire l’affaire. Il n’est pas mauvais en soi : on retrouve le classique cycle culture-récolte-vente, le nettoyage de la ferme et les améliorations d’outils. Mais le vrai souci, c’est qu’aujourd’hui, il y a une tonne d’autres jeux qui offrent tout ça… et bien plus encore. Certes, Sugardew est moins cher que ses concurrents, souvent sous la barre des 10 euros, mais pour ce prix-là, on peut aussi trouver des jeux avec plus de vie, une ferme plus développée et un monde qui ne se limite pas à une ligne droite.
Je suis sûr que Sugardew peut plaire à certains joueurs, mais clairement, je ne fais pas partie du public cible. Pour quelqu’un qui découvre les jeux cosy, ça peut être une bonne porte d’entrée, mais si vous avez déjà touché aux autres titres du genre, il manque ce petit truc qui donnerait envie de le recommander.
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