Tout comme l’éditeur espagnol Ratalaika Games, Sometimes You s’est fait un nom en adaptant de nombreux jeux indépendants issus du PC vers différentes consoles. Au fil des années, ils ont enrichi leur catalogue avec une grande variété de titres. Aujourd’hui, leur regard se tourne vers un tout autre registre : le puzzle game, avec un titre pour le moins intrigant, Girlfriend From Hell…
Girlfriend From Hell est un jeu de puzzle en 2D au style cartoon, qui, comme son titre l’indique, repose sur une histoire de vengeance teintée d’humour. Vous incarnez Miya, une jeune femme engagée dans une relation de longue date avec son petit ami, Haruto. Depuis des années, elle espérait qu’il lui fasse enfin sa demande en mariage, mais face à son inaction, elle a décidé de prendre les devants et de poser la fameuse question elle-même… pour essuyer un refus cinglant !
Haruto, bien que sincèrement attaché à Miya, considérait que les jeux vidéo occupaient une place plus importante dans sa vie que le mariage. Pour lui, s’engager officiellement n’avait tout simplement aucun intérêt.
Blessée, humiliée et furieuse, Miya refuse de laisser passer cet affront. Déterminée à lui faire payer son refus, elle met alors en place un plan diabolique pour transformer son quotidien en véritable cauchemar. Sa vengeance prend la forme d’une série de pièges sournois, de farces absurdes et d’autres manigances, semant la zizanie dans leur maison et rendant la vie de Haruto infernale… tout en s’amusant un peu au passage !
Le gameplay de Girlfriend From Hell repose sur des mécaniques simples et accessibles, parfaites pour une prise en main rapide. Pour vous aider à vous familiariser avec les bases, le premier niveau fait office de didacticiel interactif. Le jeu adopte une vue en coupe de la maison et utilise une interface de type pointer-cliquer. Grâce à un curseur à l’écran, vous pouvez diriger Miya à travers les différentes pièces, interagir avec l’environnement, ramasser divers objets et les transformer en pièges ou en obstacles pour embêter Haruto.
Chaque niveau limite le nombre d’objets disponibles, ce qui ajoute une dimension stratégique : il faut non seulement les repérer, mais aussi déterminer comment les utiliser efficacement. Cependant, il ne s’agit pas seulement d’un casse-tête statique, car une contrainte temporelle vient pimenter l’expérience. Chaque niveau doit être complété dans un temps imparti, et pour compliquer les choses, Haruto se promène librement dans la maison. Il faudra donc être rapide et discret, sous peine de vous faire repérer. Si Miya se fait attraper en plein méfait, la partie est immédiatement terminée !
Avant d’aller plus loin, il est important de souligner que Girlfriend From Hell n’a clairement pas vocation à être pris au sérieux. Son style artistique exagéré et ses énigmes absurdes le positionnent d’emblée comme une comédie déjantée plutôt qu’un drame réaliste. Pourtant, malgré cette approche humoristique, il est difficile d’ignorer à quel point le concept même du jeu défie toute logique.
L’histoire repose entièrement sur une quête de vengeance… mais contre qui, et pourquoi exactement ? Au départ, Miya et Haruto formaient un couple heureux, jusqu’à ce que son refus du mariage déclenche une réaction totalement disproportionnée chez Miya, la poussant à ruiner leur relation de la manière la plus chaotique possible. Pourtant, dans la réalité, de nombreux couples vivent et s’épanouissent sans jamais ressentir le besoin de se marier, rendant sa fureur presque incompréhensible. Et puis, si elle est si en colère contre lui, pourquoi ne pas tout simplement partir et tourner la page ?
D’un autre côté, Haruto lui-même envoie des signaux contradictoires. Lorsqu’il surprend Miya en train de poser un piège, il réagit comme si elle était une intruse indésirable dans sa propre maison, ce qui donne l’impression que leur rupture est déjà actée. Pourtant, à d’autres moments, son comportement, parfois même un peu trop suggestif, laisse entendre qu’il ne serait pas si opposé que ça à sa présence. Alors, sont-ils encore ensemble ? Séparés ? En guerre ouverte ? Le jeu ne cherche visiblement pas à répondre de manière cohérente, et c’est peut-être ce qui le rend à la fois frustrant et amusant.
Soyons honnêtes : Miya aurait probablement dû passer à autre chose, et Haruto, entre son indifférence et son comportement un brin inquiétant, ne semble pas non plus être un prix à gagner. Au final, elle aurait été plus heureuse sans lui… et lui, bien plus en sécurité sans elle !
Le principal point faible de Girlfriend From Hell réside sans aucun doute dans son système de contrôle, qui laisse franchement à désirer. À l’origine, le jeu a été conçu pour PC, et cette adaptation sur console en porte clairement les stigmates. L’ergonomie souffre d’une configuration de touches inutilement complexe : le stick analogique gauche sert à déplacer l’écran, tandis que le stick droit contrôle le pointeur. Ajouter à cela l’utilisation des boutons latéraux pour naviguer dans l’inventaire, ainsi que plusieurs autres touches dédiées à la marche, à la collecte et à l’utilisation des objets, et l’ensemble devient rapidement un véritable casse-tête… mais pas dans le bon sens du terme.
Cette lourdeur dans les commandes nuit considérablement à l’expérience de jeu. Rien n’est plus frustrant que de vouloir effectuer une action rapidement, mais d’être ralenti – voire carrément empêché – par un système de contrôle maladroit et peu intuitif. Cela pourrait être un défaut mineur si Girlfriend From Hell offrait une expérience détendue, laissant le temps aux joueurs de s’adapter et d’expérimenter sans pression. Mais ce n’est pas le cas. Chaque niveau impose une limite de temps stricte, obligeant à agir vite et efficacement, tout en évitant Haruto qui se promène dans la maison. Dans ces conditions, la rigidité des commandes transforme un concept potentiellement amusant en une expérience frustrante, rendant certains passages presque injouables.
Je suis conscient d’avoir été assez critique envers Girlfriend From Hell et ce n’est pas une position que j’adopte à la légère. J’essaie toujours de trouver des aspects positifs dans chaque jeu auquel je joue, car je sais que derrière chaque projet, il y a des développeurs passionnés qui ne se lancent jamais avec l’intention de créer un mauvais jeu. Malheureusement, malgré ses quelques qualités, Girlfriend From Hell accumule trop de défauts pour offrir une expérience véritablement agréable.
En regardant des vidéos de la version PC, j’ai remarqué que de nombreux joueurs avaient déjà souligné la difficulté posée par les limites de temps serrées. Mais sur console, ce problème est encore plus flagrant. Avec un système de contrôle rigide et peu intuitif, la contrainte temporelle devient un véritable cauchemar, transformant un jeu qui aurait pu être amusant en une expérience frustrante, voire injouable par moments. Ce n’est pas tant une question de difficulté que d’ergonomie mal adaptée, et c’est dommage, car avec un peu plus de flexibilité et d’optimisation, Girlfriend From Hell aurait pu être une petite surprise agréable.
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