Le nombre de Metroidvanias exceptionnels sortis au cours des premiers mois de 2024 est tout simplement impressionnant. C’est une période bénie pour les amateurs d’exploration de mondes à la progression graduelle, et je suis ravi de voir que le flux de ces jeux ne semble pas prêt de s’essouffler. Le prochain titre sur la liste est Biomorph, un jeu qui, je peux l’affirmer, ravira ceux en quête de leur prochaine aventure.
Dans Biomorph, vous incarnez Harlo, un extraterrestre souffrant d’une sévère amnésie et accompagné de deux mains… parlantes. Le monde du jeu est en plein chaos : après un événement connu sous le nom de La Chute, d’importantes ressources se sont épuisées et des créatures dangereuses rôdent désormais à travers le territoire. Réveillé dans le sanctuaire de Blightmoor, Harlo découvre l’existence de mystérieuses ruines qui pourraient détenir les clés pour sauver ce monde. Voilà tout ce qu’il lui faut savoir pour se lancer dans une aventure périlleuse, et c’est ainsi que débute votre voyage.
Au début, Harlo dispose de capacités limitées pour le combat. Il ne possède qu’un saut et un sprint, qui le transforme brièvement en slime. Cependant, vous ne tarderez pas à trouver votre premier jeton de combat, que vous pouvez assigner à l’un des boutons pour déclencher des attaques. Au départ, vous aurez accès à une simple invocation pour frapper les ennemis avec un géant, mais en progressant, vous débloquerez des attaques variées telles que des flèches magiques, des lances perçantes et bien d’autres options. Vous pourrez ainsi alterner entre ces compétences pour enrichir vos stratégies de combat.
L’intérêt principal de Biomorph ne réside pas dans ses attaques d’armes, mais dans sa mécanique unique de transformation : vous pouvez prendre la forme des ennemis que vous tuez et utiliser leurs compétences spécifiques pour progresser. Cela commence de manière assez simple, avec un monstre taureau capable de charger et de détruire des barricades, ou une créature gazeuse qui flotte sans être affectée par les surfaces pointues. Mais très vite, vous vous transformerez en taupes géantes pouvant creuser dans le sol ou en poissons capables de nager à contre-courant dans des cascades.
Au départ, vous devez éliminer un ennemi pour pouvoir vous transformer en lui, et chaque changement d’écran vous ramène automatiquement au corps d’Harlo. Toutefois, si vous battez et prenez la forme du même ennemi plusieurs fois, vous débloquerez la possibilité de vous transformer en cette créature à volonté. Ce système est particulièrement astucieux, car même s’il n’est pas nécessaire d’avoir cette capacité pour progresser dans l’histoire, elle est essentielle pour découvrir des secrets et atteindre des objectifs secondaires.
Comme tout bon Metroidvania, Biomorph regorge d’éléments cachés à dénicher dans son vaste monde. Vous y trouverez des souvenirs que vous pouvez équiper pour acquérir des capacités, comme une guérison plus rapide ou un boost de dégâts contre les boss, ainsi que des améliorations de statistiques essentielles pour renforcer votre personnage et survivre face aux créatures redoutables qui peuplent le jeu.
Un des meilleurs aspects des objets à collectionner, c’est qu’une bordure dorée apparaît sur votre carte lorsque vous avez tout trouvé dans une zone donnée. C’est une fonctionnalité extrêmement gratifiante, surtout lorsque vous obtenez un nouveau pouvoir et que vous souhaitez revisiter d’anciennes zones pour dénicher ce que vous avez manqué.
Si les transformations en monstres permettent à Harlo d’accéder à de nouvelles zones, il obtient également des pouvoirs traditionnels propres aux Metroidvania pour faciliter ses déplacements. On retrouve notamment le saut mural et la capacité de se déplacer à travers des fils électriques, mais le jeu propose aussi de nombreuses autres compétences pratiques. Chacune d’elles déclenche ce moment magique où vous vous rendez compte de toutes les nouvelles routes et zones désormais accessibles, un classique du genre qui fonctionne toujours à merveille.
Biomorph possède de nombreuses qualités qui en font un excellent Metroidvania, mais ses fonctionnalités de qualité de vie sont, de loin, ses plus grands atouts. Certaines, bien que classiques, restent toujours appréciées, comme la téléportation rapide. Mais les fans de Prince of Persia: The Lost Crown seront particulièrement ravis de retrouver la possibilité de prendre des photos des lieux d’intérêt et de les épingler sur la carte. C’est une fonctionnalité incroyablement utile qui, je l’espère, deviendra incontournable dans les futurs jeux du genre. Elle évite de se perdre inutilement et vous permet de revenir facilement aux endroits clés dès que vous obtenez un nouveau pouvoir.
Biomorph possède de nombreuses qualités, mais il souffre aussi de quelques défauts qui l’empêchent de s’imposer comme un incontournable du genre. Le plus frustrant est sans doute le sentiment de stagnation que l’on ressent tout au long de la progression. Les améliorations que vous débloquez apportent généralement des bénéfices minimes à votre puissance ou à votre capacité de survie, si bien qu’il est difficile d’avoir l’impression de devenir réellement plus fort. Changer de forme en prenant celles des monstres n’aide pas non plus, car la plupart se révèlent trop maladroites pour être vraiment efficaces en combat, ce qui risque souvent de vous infliger plus de dégâts qu’autre chose. De plus, les ennemis, même les plus faibles, infligent des dégâts conséquents à chaque coup, ce qui fait chuter votre santé de façon alarmante.
Cette frustration est renforcée par l’intégration d’une mécanique inspirée des Soulslike : à chaque mort, vous perdez votre monnaie et devez revenir sur vos pas pour la récupérer. Bien que cela soit atténué par la présence de nombreux points de sauvegarde, qui font également office de points de voyage rapide, cette mécanique semble superflue et n’apporte pas grand-chose à l’expérience globale.
Malgré ses défauts, Biomorph reste un Metroidvania divertissant, porté par une mécanique centrale originale et une série de fonctionnalités pratiques qui rendent l’exploration fluide et agréable. Alterner entre les formes de monstres pour progresser sur la carte est toujours aussi plaisant, et la possibilité de prendre des instantanés pour marquer les lieux suspects facilite grandement la chasse aux secrets. Le jeu peut s’avérer un peu trop punitif pour certains joueurs, mais si, comme moi, vous êtes un grand amateur de Metroidvanias, il mérite sans aucun doute d’être essayé.
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