Il y a quelques années, je me suis enfin plongé dans la série Ys, en commençant par le huitième opus, et j’y ai pris beaucoup de plaisir. Avec ses combats rapides et son cadre urbain mystérieux envahi de monstres, j’ai tout de suite accroché au personnage d’Adol. Quand Ys X: Nordics a été annoncé, j’étais impatient de découvrir la suite des aventures de la série. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à une aventure de pirates aux inspirations vikings, mais il est difficile de ne pas être séduit par ce concept.

Dans ce nouvel opus, le protagoniste bien connu Adol débute son périple à bord d’un navire en route vers un monde inconnu, accompagné de quelques amis. Fidèle à ses habitudes, les ennuis ne tardent pas à se manifester sous la forme d’une attaque de pirates. On apprend que les mers de cette région du monde d’Ys sont sous l’emprise des Normands, des sortes de Vikings impitoyables. À cause de cette bande de hors-la-loi, Adol se retrouve échoué sur une île, sans moyen de poursuivre son voyage. Mais avec des monstres invincibles qui menacent les habitants, ce n’est finalement pas sa plus grande préoccupation.

Dire qu’ils sont « invincibles » est peut-être un peu exagéré, mais seuls ceux qui maîtrisent le pouvoir du mana peuvent venir à bout de ces monstres. Une découverte inattendue sur la plage d’un mystérieux coquillage révèle qu’Adol est l’un des rares capables de les vaincre, tout comme Katja, la fougueuse princesse normande. Une magie étrange les lie tous deux, les obligeant à rester proches l’un de l’autre. Ils sont ainsi contraints de faire équipe pour sauver les mers de cette nouvelle menace – et pourraient bien se rapprocher au passage. Bien que l’intrigue de Ys X: Nordics soit classique, elle reste plaisante à suivre et introduit des personnages attachants, notamment Katja, une coéquipière pétillante et pleine de répartie.

Dans la plupart des jeux Ys, un groupe de personnages se joint au combat, mais Nordics ne compte que deux héros. Adol et Katja suffisent amplement à faire face au redoutable Griegr, grâce à leurs lames vives et à leurs attaques spéciales et spectaculaires. Le système de combat de Ys X semble d’abord un peu simpliste, mais il gagne vite en profondeur.

Quand Katja rejoint Adol, vous pouvez alterner entre les deux personnages d’un simple bouton, combinant davantage d’attaques spéciales et régénérant la santé de celui que vous ne contrôlez pas. Ensemble, ils peuvent aussi adopter une posture défensive en restant côte à côte, bloquant les attaques ennemies tout en préparant une attaque synchronisée pour infliger des dégâts accrus. Les coups bloqués dans cette posture remplissent également une jauge de vengeance, qui octroie un multiplicateur bonus pour l’attaque combinée suivante, la rendant particulièrement dévastatrice.

Pour triompher des nombreux boss et ennemis redoutables que vous rencontrerez lors de votre périple nautique, il vous faudra autant miser sur la défense que sur l’attaque. Bien que la plupart des assauts puissent être bloqués en mode duo, certains exigeront d’esquiver plutôt que de parer. Heureusement, des auras de couleur indiquent l’action appropriée pour éviter les dégâts, un système ludique et dynamique qui vous maintient en alerte tout au long des combats.

Les affrontements dans Ys X: Nordics sont véritablement plaisants, mais l’aventure ne se limite pas à cela. Avec un Normand à vos côtés, il vous faudra un navire digne de ce nom pour explorer les vastes mers et découvrir des secrets et quêtes secondaires. Certes, la navigation peut sembler un peu lente et le maniement du bateau n’est pas des plus fluides, mais en l’absence de combats, elle permet d’aller tranquillement d’un point A à un point B.

En revanche, les combats en mer sont probablement la partie la plus décevante du jeu. La lenteur de manœuvre rend difficile l’alignement des tirs de canon, surtout dans les petites zones de combat contre des navires ennemis, avec de nombreux murs invisibles qui restreignent la zone d’action. Au final, les batailles navales manquent d’excitation et d’envergure.

Ys X: Nordics est un JRPG agréable, mais qui laisse parfois à désirer sur certains aspects. Le doublage, par exemple, est minimaliste : Adol reste quasiment silencieux en dehors des combats, où il est pourtant très expressif. Graphiquement, le jeu accuse aussi un certain retard, moins beau que son prédécesseur dans presque tous les domaines. L’océan, en particulier, est l’un des environnements les moins captivants que j’ai pu voir depuis longtemps, avec une eau statique et peu de détails pour rompre l’uniformité du bleu.

Ys X: Nordics n’est pas un mauvais RPG, mais compte tenu de l’héritage de la série, il peut paraître un peu décevant. Le système de combat reste la pièce maîtresse, avec des attaques spectaculaires et une belle synergie entre les deux protagonistes, mais au-delà de cet aspect, il a du mal à rivaliser avec d’autres JRPG sortis cette année. Les fans d’Adol et de la série prendront sans doute plaisir à explorer les richesses de cet océan d’aventures, même si ce dernier opus ne brille pas autant qu’on aurait pu l’espérer.