Dustborn est un jeu qui mélange habilement différents genres et concepts, porteurs de messages clairs qui manquent parfois de subtilité à mesure que l’on progresse. Cependant, au cœur de l’expérience, il s’agit avant tout de connexions humaines, d’amitiés et de choix que vous faites en chemin. Le jeu propose des QTE, des choix de dialogue, des séquences de rythme musical et quelques combats, mais c’est lorsqu’on voit nos décisions influencer l’histoire de manière significative qu’il brille vraiment. Ce n’est certes pas parfait, mais j’ai pris plaisir à suivre l’aventure aux côtés de mes compagnons de route.
L’intrigue se déroule dans une Amérique dystopique après une seconde guerre civile. Vous explorez une histoire alternative des États-Unis, où c’est Jackie Kennedy qui a été assassinée, et non JFK. Après sa mort, la Présidente des États-Unis crée Justice, une branche policière destinée à instaurer la peur dans la nouvelle République d’Amérique. Vous incarnez Pax, déterminé avec vos amis à mettre fin à cette oppression en transportant un colis crucial de la République jusqu’au Canada.
J’ai commencé à me sentir un peu frustré par certains personnages. Ils manquent de nuance et leur insistance devient un peu lassante. Ce n’est pas leur personnalité qui pose problème, mais plutôt la manière dont leurs croyances et messages sont présentés de façon trop évidente. On a l’impression que le jeu ne vous fait pas assez confiance pour saisir le message, vous l’assénant de manière répétée jusqu’à saturation. Heureusement, cela s’améliore et les personnages commencent à mieux s’harmoniser au fil des conversations, lorsque l’exposition n’est plus omniprésente.
Lorsque Dustborn prend le temps de respirer, il atteint son plein potentiel. Les dialogues entre les personnages sont remarquablement bien conçus. Vous avez la possibilité de choisir comment réagir, d’interrompre ou d’écouter, et de déterminer la meilleure approche dans chaque situation. Vos réponses influencent la perception que vos compagnons ont de vous et de votre relation, ce qui peut conduire à des scénarios intéressants au fil du jeu. Pax est un personnage fort, et j’ai fini par m’attacher à elle.
L’histoire de Dustborn reflète les problèmes actuels de la société, notamment en Amérique. Elle aborde des thèmes importants, comme la montée des fascistes au pouvoir et la nécessité pour ceux qui s’opposent à cette oppression de faire entendre leur voix. Dans le jeu, ces voix sont représentées par les Vox, une capacité spéciale détenue par les Anomaux, qui peuvent influencer les autres par la force de leur parole. Pax, par exemple, peut avoir un impact négatif sur les gens avec ses mots, tandis que d’autres peuvent motiver ou déclencher des réactions chez ceux qui les entourent. C’est une approche directe, mais qui s’intègre bien au gameplay. Les capacités Vox de Pax peuvent également être utilisées en combat, mais j’ai trouvé ces affrontements moins captivants.
Pax utilise sa batte de baseball pour frapper les ennemis ou la lancer comme un boomerang, mais ces sections m’ont toujours semblé un peu artificielles. Dustborn tente beaucoup de choses différentes, mais il brille vraiment dans les moments de dialogue, où l’on en apprend plus sur les personnages grâce à la puissance des conversations. Certaines sections impliquent de jouer de la musique en appuyant sur les bonnes touches au bon moment, mais ces séquences semblent ajoutées sans véritable nécessité. Elles ne sont pas mauvaises en soi, mais elles ne sont pas aussi amusantes que je l’aurais espéré.
Les visuels stylisés de Dustborn, inspirés des bandes dessinées, ajoutent une dimension phénoménale au jeu et le rendent particulièrement plaisant. Qu’il s’agisse des dialogues ou des cinématiques, tout est visuellement époustouflant. Je me surprenais souvent à m’attarder sur certaines scènes pour les apprécier pleinement, et il est rare de ne pas vouloir explorer chaque recoin pour savourer l’environnement. La musique est également remarquable, avec des chansons originales qui s’harmonisent parfaitement avec le groupe de fortune et l’histoire. Dustborn excelle dans le développement des personnages, transformant un groupe d’activistes punk rock en personnes pour lesquelles j’ai fini par vraiment m’attacher, grâce à un soin et une attention évidents.
Dustborn explore le pouvoir des mots, ainsi que celui de la désinformation. Dans un monde de plus en plus dangereux, ce que nous disons peut réellement faire la différence. Au cours de la dernière décennie, la propagation de la désinformation, notamment via les réseaux sociaux, a pris de l’ampleur. Bien que Dustborn porte un message crucial, il a tendance à l’imposer de manière un peu trop insistante à chaque occasion. Il gagnerait à atténuer ses métaphores et à laisser le message se déployer plus subtilement. Malgré cela, j’ai apprécié mon voyage à travers cette Amérique brisée aux côtés de Pax et ses compagnons.
No responses yet