L’incroyable histoire vraie d’un homme ordinaire et de ses followers qui ont ébranlé Wall Street en misant sur GameStop, une entreprise à laquelle personne ne croyait. En engageant toutes ses économies sur un pari fou, Keith Gill et ceux qui décident de le suivre, vont gagner beaucoup, beaucoup d’argent : Wall Street a ses nouveaux loups. Mais ce qui enrichit les uns appauvrit les autres, et les milliardaires des fonds d’investissement ne vont pas tarder à riposter

Comme dit dans le synopsis, le film de CRAIG GILLESPIE, Dumb Money, est une histoire vraie qui se passe lors de la pandémie de la Covid-19. Le film suit donc l’aventure de Keith Gill alias  Roaring Kitty sur youtube où il publie ses gains investis en bourse.

L’histoire de base est vraiment intéressante car elle permet aux non initiés à la bourse et son univers de comprendre comment cela fonctionne et comment les dés sont pipés dès le départ. Elle nous explique aussi que les gagnants sont ceux qui tiennent les cordons de la bourse. Mais le parti pris du film est, à mon sens, inapproprié.

Le film se contente de séparer deux camps, les méchants riches contre les gentils pauvres. Evidemment les méchants sont de vieilles personnes riches qui ont construit des fonds de placement gérés à hauteurs de plusieurs milliards de dollars et qui sont prêtes à détruire une maison sur la plage juste pour construire un court de tennis et les gentils sont des personnes lambdas comme une infirmière célibataire mère de deux enfants qui n’arrive pas à joindre les deux bouts, un couple d’étudiantes lesbiennes qui croulent sous les dettes et leur prêts étudiants, un employé hispanique de Gamestop qui ne veut plus être sous la coupe de son petit responsable, qui soit dit en passant est lui aussi un petit chefaillon horrible. Bref, tous les clichés de la classe pauvre américaine contre les super vilains riches prêts à tout pour s’enrichir. Et, franchement, voir tout ses clichés s’empiler les uns après les autres pendant 1h45 était, à la longue, assez insupportable tant c’était criant et aveuglant à l’écran.

Si vous avez entendu parler de cette histoire, vous devez surement savoir, que tout ceux qui suivaient « Roaring Kitty » n’étaient pas tous des pauvres de la middle class, mais au contraire des personnes qui étaient sur le réseau social REDDIT et qui se parlaient en s’insultant. Et ça, malheureusement, on ne le voit pas assez dans le film.

Le story telling est lui aussi éprouvant et éprouvé. Si vous avez déjà regardé des films sur la finance, tels que le Loup de Wall Street ou bien the big Short: Le Casse du Siècle, vous devriez savoir que ce genre d’histoire est assez difficile à comprendre si on est pas initiés et l’on peut se perdre dans les détails techniques…mais là il n’y en a aucun qui permette vraiment de comprendre le pourquoi du comment. Ce qui est du déjà vu, c’est le côté famille de Keith Gill qui s’unit autour d’une situation à la David contre Goliath

En effet, il aurait été intéressant de s’attarder un peu plus sur le fait que « s’allier » entre petits épargnants contre les gros fonds d’investissement puisse les faire chuter. Sauf qu’encore une fois le réalisateur a choisi de nous faire croire que les petits épargnants se sont ligué en toutes connaissances de causes, alors que tout ce qu’ils voulaient c’étaient juste se faire de l’argent pour s’en sortir. C’est à partir du moment où l’action a commencé à grimper en flèche que les gros financiers ont eu peur et ont commencé à perdre de l’argent. Ils se donc mis à paniquer en faisant changer les lois qui permettent de « recadrer » les choses pour leurs profits (ce qui est méchant, je vous l’accorde).

L’histoire de cet homme qui à failli faire tomber le système est vraiment intéressante et plus profonde qu’il n’y parait et, le fait de l’avoir survolé d’une façon très manichéenne (les méchants riches contre les gentils pauvres), est vraiment dommage car les personnages méritaient plus de consistance et de profondeur. J’ai vraiment apprécié le jeu de Paul Dano qui incarne Keith Gill en père de famille un peu solitaire qui contre vents et marées va tenir bon jusqu’à sortir vainqueur de cette histoire qui est montée jusqu’aux sommets de l’état.

En bref DUMB MONEY (expression qui décrit l’argent des petits épargnants par les fonds de pensions) aurait pu être un bon film mais, au lieu de se focaliser sur les côtés originels de l’histoire (les réseaux sociaux, le prisme journalistique et politico-financier), le choix s’est porté sur le fait de faire un story-telling très hollywoodien qui gâche la substance principale du film.

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