Je me souviens de ma première expérience avec la série de jeux Atelier qui a commencé avec « Atelier Iris: Eternal Mana » sur PlayStation 2 en 2006. À l’époque, je n’avais jamais entendu parler de cette série mais ce jeu s’est avéré être la sixième itération car la série n’avait jamais été publiée en dehors du Japon avant cette version.
Depuis ce moment, j’ai exploré de nombreux autres jeux de la série et il est incroyable de constater que la série a perduré au fil du temps, en produisant de nouvelles suites. Le dernier opus, « Atelier Ryza 3: Alchemist of the End & the Secret Key », est déjà la 24e entrée de la série.
Cela soulève une question importante : « Qu’en est-il des fans qui souhaitent découvrir les anciens titres, notamment ceux qui n’ont jamais été traduits ? » Heureusement, Koei Tecmo et Gust ont trouvé une solution en revisitant d’anciens titres. Un exemple en est « Atelier Marie Remake: The Alchemist of Salburg », qui est techniquement la 25e entrée de la série. Ce remake offre enfin une version anglaise du tout premier jeu, avec des graphismes améliorés et de nouvelles fonctionnalités. Cette tendance de revoir d’anciens jeux uniquement disponibles en japonais et de les rendre accessibles à un public plus large est très appréciable, car elle permet à de nombreuses personnes de découvrir les racines des jeux qu’elles affectionnent.
Après seulement une heure de jeu, il est évident qu’Atelier Marie Remake a réussi à préserver les concepts du jeu original de la PlayStation tout en les actualisant. Ce jeu se distingue par sa simplicité par rapport aux opus récents, avec des quêtes, une alchimie et des environnements plus compacts. Il offre une expérience plus directe que les versions ultérieures parues sur PS3 et PS4. En ce qui concerne ce remake, un élément clé du jeu original sur PlayStation a été conservé, à savoir la contrainte temporelle. Celle-ci était présente dans quelques jeux Atelier sur PlayStation 3 jusqu’à ce qu’elle soit abandonnée. Une nouveauté de ce remake est la possibilité de choisir si l’on souhaite respecter cette limite de temps. Les joueurs ont le choix entre les cinq années originales du jeu, ce qui ravira certainement les fans puristes. Cependant, pour ceux qui ne souhaitent pas se sentir contraints par cette limite, le mode illimité a été ajouté dans cette version. Il permet aux joueurs de progresser à leur rythme et de terminer le jeu une fois la période de cinq ans passée. Cette option semble être la meilleure approche, car elle convient aux joueurs aux préférences variées en ce qui concerne les contraintes temporelles dans les jeux de la série Atelier.
Malgré sa taille modeste, Gust a jugé pertinent d’intégrer des améliorations axées sur la convivialité au jeu, en rehaussant les didacticiels et en incluant une page d’astuces soignée pour revisiter les conseils. De plus, une option de navigation rapide permet de déplacer aisément Marie dans la ville, laquelle se compose principalement d’une place centrale d’où partent diverses voies menant à différents édifices mettant en avant les différentes mécaniques du jeu, comme les boutiques d’armes et d’armures, les tavernes pour les quêtes, le recrutement de coéquipiers et la consultation des rumeurs locales, aisément identifiables par des points d’exclamation dans le menu de déplacement rapide. Un élément majeur des jeux Atelier, à savoir la collecte, est désormais doté d’une option automatique qui, chaque jour, sélectionne aléatoirement un élément potentiel à récolter dans l’environnement actuel. Cela peut parfois engendrer des affrontements, car les ennemis ont la possibilité d’interrompre la collecte automatique. Ces nouvelles fonctionnalités allègent la pression sur les joueurs, leur permettant de savourer pleinement leur expérience en tant qu’alchimistes.
La protagoniste du jeu est Marie, une étudiante en difficulté de la Royal Academy of Magic, située dans la ville de Salbourg. Je dis « en difficulté » car elle occupe actuellement la dernière place parmi les élèves de l’académie, ce qui n’est certainement pas un titre envié par tous. Néanmoins, elle persévère en raison de sa passion véritable pour l’alchimie et de son désir de prouver ses compétences en tant qu’alchimiste qualifiée. Son instructeur reconnaît son amour pour cet art et lui accorde une dernière opportunité de valider son diplôme en lui octroyant son propre atelier et un délai de cinq ans. Durant cette période, Marie a pour mission de créer un objet rare de grande qualité. Le joueur endosse le rôle de guide de Marie dans ce voyage qui la mènera de novice maladroite à maître alchimiste au fil du temps.
Cependant, en raison de la portée limitée et du rythme caractéristique du titre original, ainsi que de la manière dont cela a été adapté dans ce remake, la durée de jeu est nettement plus courte que celle des autres jeux Atelier. Une course rapide à travers les cinq années vous demandera environ 9 heures environ. Ne vous laissez donc pas trop abattre si vous échouez lors de la première tentative, car la deuxième tentative signifie que vous maîtrisez désormais les mécanismes du jeu et que vous pouvez prendre une avance considérable pour assurer que Marie réussisse dans sa prochaine tentative. Le facteur temps joue un rôle crucial dans Atelier Marie Remake, puisque chaque action consomme une sorte de jour. La création d’objets alchimiques prend une journée, tandis que l’amélioration des objets créés prend encore plus de temps. Voyager à l’extérieur de la ville requiert des jours pour atteindre votre destination. Une fois à l’intérieur de ces zones, appelées « lieux de rassemblement », chaque combat ou collecte de matériaux nécessite une journée pour être accompli. Même le retour en ville vous coûte des jours. Bien que la première partie puisse présenter une courbe d’apprentissage pour saisir ses subtilités, des guides utiles sont à votre disposition pour rafraîchir votre mémoire.
La collecte de matériaux est fondamentale pour synthétiser les objets requis par les missions énumérées dans la taverne. Ces missions sont assorties de délais stricts, ce qui peut occasionner quelques échecs. Il m’est souvent arrivé d’être en retard ou de ne pas réussir une mission parce que je n’avais pas pu trouver un ingrédient spécifique ou que je n’avais pas eu le temps de retourner au lieu de rassemblement et de fabriquer l’objet nécessaire avant l’expiration du délai. Cela entraîne une diminution de la réputation de Marie, mesurée par des étoiles de réputation attribuées pour avoir réussi une mission dans le temps imparti. La réputation semble être une statistique temporaire, car il est relativement simple de la redresser en acceptant des missions plus faciles, celles qui peuvent être effectuées dès leur acceptation, et que le jeu signale en indiquant que vous possédez déjà les ingrédients requis pour les accomplir.
Comme pour tout jeu de rôle japonais (JRPG), les affrontements constituent un élément essentiel de l’expérience, et dans le cas d’Atelier Marie Remake, les combats se déroulent au tour par tour, mais sans caractère aléatoire. Les ennemis sont visibles à l’écran, permettant ainsi de les attaquer à l’aide du bâton de Marie pour conférer un avantage initial à son équipe au début du combat. Le système de combat demeure basique, ayant omis les avancées ajoutées au fil des années à la série pour préserver la fidélité à l’expérience originale. Les membres du trio de personnages peuvent être positionnés à l’avant, au centre ou à l’arrière, offrant ainsi des débuffs et des buffs, ce qui signifie qu’il est judicieux de placer les personnages à distance à l’arrière et les combattants au corps à corps à l’avant, avec la ligne du milieu comme position standard. Cela résume presque la complexité, car avec un éventail limité de compétences, les combats se résument à infliger des dégâts ou à utiliser des compétences magiques. Une option de combat automatique est disponible et s’avère efficace pour la plupart des affrontements. Même face aux boss, qui émergent des rumeurs entendues en ville et se trouvent dans l’un des lieux de rassemblement, j’utilisais souvent le combat automatique, marquant occasionnellement une pause pour vérifier les points de vie avant de réactiver cette fonctionnalité et de la laisser agir par elle-même. Cela témoigne bien du niveau de complexité des mécanismes de combat de ce jeu.
Le remake offre une mise à jour visuelle considérable par rapport aux graphismes d’origine de la PlayStation. Il a fait le saut du pixel art en 2D pour adopter ce style 3D Chibi incroyablement adorable. La raison pour laquelle cette esthétique a été choisie au lieu du look des versions plus récentes de la série Atelier est qu’elle vise à capturer l’essence des sprites originaux. Ces derniers présentaient également un côté Chibi, donc la transposition de cette esthétique en 3D s’avère en réalité une manière astucieuse de convertir l’art des personnages à grosses têtes en quelque chose qui semble tout à fait adapté. Les représentations graphiques des personnages dans les scènes de dialogue de style visual novel adoptent des proportions plus standard, ce qui peut créer une légère dissonance par rapport à la charmante modélisation en jeu. Néanmoins, l’ensemble fonctionne de manière cohérente. Les visuels sont empreints de couleurs vives et de chaleur. Comme je l’ai toujours souligné avec les précédents jeux de la série, jouer à ces titres dégage un sentiment de joie et d’affection sincère. Cela demeure vrai pour l’art, la musique et les personnages d’Atelier Marie Remake.
« Atelier Marie Remake: The Alchemist of Salburg » ne sera probablement pas récompensé en tant que meilleure entrée de la série Atelier, mais ce n’a jamais été son objectif premier. Cette version vise avant tout à rendre le titre accessible sur les marchés non japonais pour célébrer le 25e anniversaire de la franchise Atelier, et c’est exactement ce que Gust et Koei Tecmo ont accompli. Le bonus supplémentaire réside dans leurs efforts pour améliorer la qualité de vie et les aspects visuels, tout en conservant la majorité des mécanismes originaux. Ce choix permet aux fans de découvrir l’évolution de la série depuis ses débuts sur PlayStation. Les amateurs apprécieront de voir les origines de tout, y compris le concept captivant d’embaucher des coéquipiers et la mise en place des mécanismes de l’Atelier que les fans ont appris à connaître et à aimer au fil des ans, mais présentés de manière plus simple. Les développeurs méritent des éloges pour leurs efforts visant à offrir aux fans un aperçu de l’histoire autrefois confinée au Japon. En cela, « Atelier Marie Remake: The Alchemist of Salburg » réussit de manière convaincante et parvient à susciter le sourire des fans.
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