Du malaise et du body horror ? Un jeu à scénario et des énigmes ? Voyons ce que les développeurs de « Atelier QDB » nous proposent à travers ce jeu sorti le 31 mai 2023 sur PC et SWITCH
Le jeu nous propulse à Paris en 1989 où nous suivrons Gloria, une danseuse parisienne de 30 ans qui découvre manifestement que la vie n’est absolument pas tendre, que le monde de la danse et de l’art sont codifiés et injustes et que les relations humaines sont complexes.
De déceptions en déceptions, dans un prologue qui ne sera pas sans nous rappeler les turpitudes de l’adolescence, elle va être amenée à faire un choix qui nous propulsera dans le cœur du jeu.

Que nous propose Decarnation une fois le clavier ou la manette en main ? Concrètement, et à mon grand regret ?
Pas grand chose.
On passera le plus clair de notre temps à lire des bulles de dialogues et à nous balader sur les quelques cartes que le jeu propose. Quelques jeux de rythmes sont clairsemés au gré des pérégrinations de Gloria.
Quelques énigmes ici et là ont la fâcheuse tendance à être assez contre-intuitives. Globalement rien de neuf ni de très intéressant.

CEPENDANT, devrait-on réellement juger du gameplay d’un jeu à histoire dont les sensations qu’il cherche à nous faire ressentir passent principalement par la Direction Artistique ?
Les différents tableaux/niveaux que le jeu propose sont assez satisfaisants, ils servent correctement l’ambiance recherchée.
Le problème avec le pixel art, au delà de fait que c’est parfois davantage un cache-misère qu’un réel choix, c’est que ça laisse toute une part d’imagination au joueur. Pour un jeu qui a comme projet de faire notamment du body horror qui est, par essence, très visuel c’est laborieux. Heureusement que ces images ont un énorme coup de pouce à travers la bande son.
Ce n’est rien de moins qu’Akira Yamaoka, ALT236, AL9000 et Corentin Brasart qui signeront la bande son particulièrement angoissante.
Le groupe pop Fleur et Bleue, aux sonorités qui ne seront pas sans rappeler la city pop japonaise saupoudrée de synthwave ainsi que The Von Bastards seront aussi du voyage pour nous donner un semblant de repos avant de nous replonger dans les méandres du voyage intérieur de Gloria.
Et finalement, dans l’ensemble, qu’est-ce que ça donne ?
C’est compliqué, très compliqué.
Sans parler du côté « arty » assumé (j’espère) du jeu, on va quand même parler de l’écriture et c’est la que le jeu pêche complètement selon moi.
Déjà des fautes de grammaire, d’orthographe ou d’inattention dans la VF de la part d’un jeu français, c’est non.
Pour un jeu qui s’investit à quasiment 100% dans son atmosphère, la laisser s’évaporer pour des fautes et/ou une syntaxe douteuse, c’est vraiment dommage…
Je n’ai croisé qu’un bug qui m’a demandé d’appuyer sur « recommencer » donc d’un point de vue technique c’est plutôt réussi.
Et pour finir sur l’écriture … que c’est cliché. On voit venir le « plot twist » de loin, les personnages ne sont pratiquement que des fonctions et une happy end convenue. On passera sur la pseudo critique de la société de consommation qui arrive comme un cheveu sur la soupe à un moment improbable.
Est-ce un indispensable ? Non, clairement pas.
Faut-il le faire ? Si on aime les jeux qui traitent de l’objectification de la femme de manière un peu simpliste emballés dans une belle bande son et une ambiance un peu angoissante, absolument !
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